Un chocolat chaud et des pantoufles

Tout était fin prêt. Nous avions notre billet en poche, les sacs remplies de canettes de bières et autres pain au lait ce soir là serait pour nous. « Putain mais j'y crois toujours pas ! », on avait tellement attendu, tellement salivé qu'on se serait cru dans dans un rêve duquel on ne se réveille pas. Le périple de transports en commun commença, métro,bus et train se succédèrent pour nous aider à atteindre notre débauche. « Gent ! » hurla le conducteur avec un magnifique accent belge propre à nos voisins flamands. Le train s'arrêta et nous sortîmes tous les trois admirer la cité dans laquelle nous venions d'arriver. Bon, pour être franc on s'en foutait, là n'était pas le but de notre venue. Comme si cela nous permettait de mieux profiter du moment, on s'alluma tous en même temps une clope en faisant passer le seul briquet de main en main. Il ne restait plus qu'à trouver le lieu. Sous l'effet des deux canettes qu'on s'était enfilées dans le train nous avions cette espèce de nonchalance qui caractérise le mec éméché . Mes yeux s'ouvrirent alors, je m'aperçus d'un coup d'un seul que la gare était noire de monde, un monde cosmopolite. Au vu de la dégaine de cet attroupement de jeunes en manque de rêve et à la recherche d'exutoire je savais qu'on était au bon endroit. Je regardai mes deux compères de toujours, et eux aussi avaient le même sourire accroché au milieu de la figure, je fixai le plus blond des deux pour partager un hochement de tête avec lui et lui seul, il comprenait. Un énorme écriteau rempli de L.E.D rouges nous transporta directement à destination c'est là que la soirée commença vraiment.
«Mais elle fout quoi ? »- « La voilà ». Nous nous étions donné rendez vous, elle et nous ici en plein cœur du plat pays pour un bref mais intense instant. « Bonne route ? »- « On s'en tape ce qui compte c'est l'instant ». Pas faux, pensais-je. Toute l'équipe se mit en marche, les hangars se dessinaient au fur et à mesure dans notre champ de vision. Un battement de cils plus tard nous étions à l'intérieur, la tôle vibrait sous les basses de moins en mois lointaines et l'alcool peu à peu décuplait mes sensations. Un ticket arraché, nous y sommes.
Ici tout coule à flot, que se soit la drogue, l'alcool, les croches, les noires, les blanches. Je ne sais pas où aller, il n'y a pas d'échappatoire je dois tenir. La nuit est longue et n'en finit plus, je retrouve quelques fois mes partenaires pour mieux les perdre après. Tout est rapide, les flashs sont puissants et la musique de plus en plus lourde. La seule différence avec un bon film, ou le sexe, c'est qu'ici l'extase dure six heures, six putain de belles heures entrecoupés de vomis et autres malaises. Vers trois heures, je me décide à aller me reposer un peu, je pars seul faire un tour, j'essaye de comprendre, de regarder les gens, il y a ce mec que j'avais vu à l'entrée, maintenant couché dans son repas, on verra si il se relève demain. La masse est toujours la même, mais les personnes changent, se croisent et courent vers les salles comme si ils pouvaient rattraper le temps perdu ici, tout va trop vite. J'apprécie peu à peu l'ambiance de cette salle calme, à l'écart de la folie et en voyant cette fille allongée qui dort comme un ange je me dis que je ne doit pas être le seul. Tout est si rapide.
L'ellipse se finit alors, les gens repartirent peu à peu à l'aube, et dans le train je vis une chose merveilleuse, toute cette jeunesse si déchainée quelque heures plus tôt, dans les bras de morphée qui aurait vendu son âme pour un chocolat chaud et des pantoufles.

1 commentaire:

  1. La meuf qu'on attend24 avril 2012 à 16:51

    Retrouvailles marquantes grâce à "Nourris moi"

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